Bien choisir le nom du bateau

Choisir le nom du bateau, c’est une étape importante pour tous propriétaires. Pendant des siècles, les légendes autour des malédictions censées frapper les marins qui rebaptiseraient leur voilier sans avoir pris des précautions, s’étaient transmises de génération en génération. Des catastrophes pouvaient s’enchaîner. Quoi qu’il en soit, les nouveaux acquéreurs ne manquent pas d’inspirations pour nommer leur bateau.

Avant l’immatriculation, les propriétaires dont les bateaux mesurent au moins 7 m de longueur doivent leur donner un nom s’ils ont une puissance de 22 chevaux au moins. Ces deux informations seront d’ailleurs inscrites dans l’acte de francisation. Quant aux bateaux qui font 24 m de longueur ou plus, l’authenticité de leur nom doit être attesté par un certificat dédié à cet effet. 

Comme le moussaillon dispose d’une kyrielle de possibilités pour nommer son embarcation, cette étape peut constituer un casse-tête. Voici quelques idées qui inspirent. Les noms de bateaux en question peuvent être humoristiques, originaux ou poétique.

S’inspirer des légendes ou de sa propre histoire

Ceux qui interrogent les plaisanciers vont remarquer que la plupart baptisent leur bateau en utilisant les patronymes de leurs proches, qui sont souvent les petits-enfants. Il leur arrive également de combiner les syllabes des prénoms de leurs enfants. Choisir des noms de pays et de villes est également une pratique courante.

Parmi les noms qui inspirent les matelots comptent aussi ceux des créatures légendaires ou de personnages-phares issus de la mythologie. Outre le terme « Cyclope », les appellations comme « Poséidon » ou « Calypso » reviennent souvent. Les constellations comme « Orion » ou « Andromède » ne sont pas en reste, tout comme les patronymes appartenant au champ lexical du milieu marin. Nombreux sont par exemple les bateaux qui portent un nom comme « L’Écume » ou « L’Albatros ».

Des noms insolites et humoristiques pour faire la différence

Si certaines dénominations paraissent évidentes à comprendre au premier abord, d’autres sont le fruit de jeux de mots qui méritent quelques explications pour être totalement saisies. Outre le vécu, les références des marins sont variées et dénotent une bonne dose d’humour (ou de sarcasme).

En guise d’illustration, un propriétaire a opté comme nom du bateau « Knot for Sail » qui, à l’oral pourrait être confondu avec la phrase de la langue anglaise « Not for sale ». Est-ce une manière pour le moussaillon d’exprimer son attachement pour son bateau ? Un autre rend hommage à un des plus grands sprinters jamaïcains avec le nom « Usain Boat ». Un voilier qui s’appelle « L’Entrecôte » proviendrait-il d’un boucher et l’embarcation « Vole au vent » d’un charcutier ?

Des « procédures » à suivre avant de choisir le nom du bateau

Modifier le nom d’un voilier n’est pas la mer à boire, contrairement à certaines croyances. Il suffit au nouveau propriétaire de pratiquer un rituel ancestral qui sert à « conjurer le mauvais sort », de manière à protéger les passagers du bateau. Pour ce faire, le marin doit « tuer le macoui », c’est-à-dire le sillage.

Le cérémonial doit se passer sur le voilier à débaptiser et qui flotte sur la mer, escorté par une autre embarcation. L’intéressé doit commencer par « enivrer le macoui » en jetant une bonne quantité de breuvage à l’arrière du bateau dont le nom va être changé. Après avoir déjoué la vigilance du « serpent », le voilier « ami » vient scinder trois fois le sillage en se rapprochant au plus près du tableau arrière. C’est ainsi que le nouveau propriétaire renomme son bateau à haute voix puis remercie Neptune en versant de l’alcool sur le côté tribord.